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LA RADIO A LYON |
SES DEBUTS SON HISTOIRE |
par Michel SIMEON
Pages réalisées par Pascal SIMEON avec les documents écrits par mon père, Michel SIMEON, passioné par l'histoire de la TSF.
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TELEGRAPHIE SANS FIL 1873-1914
L'EMETTEUR RADIOTELEGRAPHIQUE DE "LYON-LA DOUA" 1914-1960
LA LAMPE FRANCAISE DE T.S.F. DITE "T.M."
TELEPHONIE SANS FIL ET RADIODIFFUSION
Fondation de Radio-Lyon 1923-1925
Les auditeurs et leurs drôles dappareils
Une progression difficile 1926-1928
Radio-Lyon simplante 1928-1934
Lâge dor de Radio-Lyon 1934-1939
Radio-Lyon disparaît 1940-1952
L'EMETTEUR RADIOTELEPHONIQUE DE "LYON-LA-DOUA" 1923 - 1935
"LES PENDULES ASTRONOMIQUES LEROY installées à L'OBSERVATOIR DE PARIS envoient automatiquement L'HEURE EN MER par les antennes de la TOUR EIFFEL dans un rayon de 5000 kilomètres. L. LEROY & Cie 7 Boulevard de la Madeleine, PARIS" |
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TABLEAU DES EMISSIONS DE SIGNAUX HORAIRES INTERNATIONAUX ET DE SIGNAUX HORAIRES FRANCAIS. | |
INSTALLATION DE T.S.F. CHEZ UN PARTICULIER (Clichés Biolette, communiqués par M. Augis de Lyon). |
Le poste intérieur |
TELEGRAPHIE SANS FIL
1873-1914
L'aventure commence en 1873, lorsque James Maxwell publie à Londres son "Traité d'électricité et de magnétisme". Physicien théorique, il établit que toute perturbation électrique donne naissance à des oscillations électromagnétiques de fréquences diverses qui rayonnent dans l'espace comme le son, la lumière ou la chaleur, mais ne sont pas perceptibles par nos sens.
En 1887, Heinrich Hertz à Karlshrue, vérifie ces théories par de nombreuses expériences restées célèbres. Les perturbations produites par des étincelles électriques ébranlent l'état magnétique environnant de la même façon que des pierres jetées dans un lac font onduler de proche en proche la surface des eaux. La comparaison poétique est à l'origine de l'emploi du mot "ondes" pour désigner les oscillations électromagnétiques... les ondes Hertziennes.
Trois ans plus tard, Edouard Branly à Paris découvre le premier récepteur sensible de ces ondes. Un petit tube de verre contenant une pincée de limaille métallique. Celui-ci est connu sous le nom de Radioconducteur ou Cohéreur.
A partir de 1895, Lodge, Tesla, Popov, Ducretet, Marconi, Braun, Slaby et bien d'autres vont utiliser ces découvertes pour transmettre des messages "Sans Fil". Les combinaisons de points et de traits vont désormais pouvoir s'inscrire au loin sur l'étroite bande de papier du Télégraphe Morse, sans le secours d'une pesante infrastructure de poteaux, d'isolateurs, de fils, de câbles sillonnant les campagnes et les mers.
Les liaisons sont établies à des distances de plus en plus étonnantes.
1898 - Ducretet - Tour Eiffel-Panthéon - 4 Km.
1899 - Marconi - Douvres Wimereux - 46 Km.
Popov - entre croiseurs de la flotte Russe - 25 Km.
Tissot - au large de Brest - 42 Km.
1901 - Marconi - Antibes-Calvi - 175 Km.
1903 - Marconi - Irlande-Terre-Neuve - 3400 Km.
Les premiers bénéficiaires de la nouvelle technique sont les marins. Désormais ils ne seront plus isolés au milieu des océans. Ils auront la possibilité de communiquer d'un navire à l'autre et avec les continents. En cas de péril, des appels à l'aide, les S.0.S., peuvent être lancés. On équipe d'abord les grands paquebots. Plusieurs sauvetages spectaculaires comme celui du Titanic en 1912 retiennent l'attention du grand public.
Les militaires découvrent également la Télégraphie Sans fil. Ils comprennent les avantages qu'ils peuvent en retirer : rapidité, souplesse de transmission et surtout une certaine sécurité, car les lignes et les câbles sont bien vulnérables en temps de guerre...
Le Capitaine Ferrié (futur Général) avait assisté en 1899 aux expériences de Marconi à Wimereux. Il s'était enthousiasmé. Son action intelligente et énergique pendant trente-deux ans sera déterminante pour l'évolution de la T S F en France.
Sa première réalisation importante est la station de la Tour Eiffel en 1904. Six fils d'antenne accrochés au troisième étage du célèbre monument descendent jusqu'au milieu du champ de Mars. En 1910 son puissant émetteur de 60 Kilowatts est capté dans un rayon de 4000 kilomètres.
Le "détecteur électrolytique" de Ferrié (1900), puis surtout les détecteurs à cristaux comme "la galène" (1907) rendent possible la "lecture au son" du Morse, casque à écouteurs sur les oreilles. Pour une même puissance d'émission, les messages peuvent être captés à des distances beaucoup plus grandes. La cadence de transmission est très supérieure.
Une certaine démocratisation du procédé s'annonce. Les premiers usagers "civils" sont les horlogers et quelques amateurs passionnés qui ambitionnent de recevoir les signaux horaires diffusés par la Tour Eiffel deux fois par jour pendant cinq minutes. Ils règlent ainsi montres et pendules à l'heure exacte de l'observatoire de Paris. En plus ils peuvent s'intéresser aux bulletins de l'office National Météorologique.
Un horloger d'Amboise, Abel Gody construit son "récepteur horaire"... puis il équipe plusieurs de ses confrères. L'entreprise qu'il fonda en 1912 devint importante et fabriqua des récepteurs appréciés pendant près de quarante-cinq ans.
A Lyon, un joaillier-horloger bien connu ne passe pas inaperçu lorsqu'il installe une antenne, trois longs fils parallèles, au dessus du toit de l'immeuble du 32, rue de la République.
L'EMETTEUR RADIOTELEGRAPHIQUE
DE "LYON-LA DOUA"
1914-1960
La guerre de 1914 - 1918 fait entrer soudainement Lyon dans l'histoire de la T.S.F., par linstallation dune puissante station radiotélégraphique.
Fin juillet 1914, le conflit est imminent. Le gouvernement français est conscient de la précarité des moyens de communication avec les alliés Russes. Les liaisons par fils télégraphiques se trouvent sous le contrôle de l'Allemagne de la Baltique à la Turquie. Le seul moyen de communication rapide subsistant est l'émetteur de la "TOUR EIFFEL"... mais Paris peut être menacé en cas d'avance rapide de l'ennemi..
La situation de Lyon, ville éloignée du front, paraît favorable pour construire une station puissante. Sur le port de Marseille, dans des caisses, un émetteur "à étincelles" de 50 kilowatts livré par la S.F.R. est en instance de départ pour Saigon. Le Ministre de la Guerre, Messimy, décide le changement d'affectation. L'officier convoyeur, le Capitaine Péri de l'Infanterie Coloniale reçoit l'ordre de ne pas embarquer son matériel, mais de le transporter à Lyon et de le monter dans les meilleurs délais sur le terrain militaire de LA DOUA commune de Villeurbanne (40 ha). L'ingénieur Joseph Béthenod de la S.F.R. lui apportera son aide technique. On recherche terrassiers, charpentiers, monteurs de pylônes, mais la main duvre manque, car c'est la mobilisation. François Péri est réputé pour son caractère très affirmé, mais il est efficace. Il parcourt les rues de Lyon et de sa banlieue. Clochards, ajournés, réformés sont requis, encadrés et mis au travail. On monte les 8 pylônes de 120 mètres de haut, on tend les 13 câbles de 750 mètres de long, on installe les appareils dans des constructions provisoires en planches. Deux mois après le commencement des travaux, le 29 septembre 1914, tout fonctionne et un premier contact est établi avec la Russie. La station va travailler pendant deux ans avec la Russie, la Serbie et la Roumanie, puissances alliées.
1916 voit construire les bâtiments définitifs en maçonnerie.
En 1917, un émetteur "à ARC" permet d'émettre en "ondes entretenues". La communication est établie avec l'Amérique, sauf les mois d'été en raison des décharges atmosphériques parasites. Des perfectionnements importants sont apportés aux installations à l'initiative du Commandant Chaulard. Les 8 pylônes de 120 mètres sont remplacés par 2 pylônes de 200 mètres et 6 pylônes de 180 mètres. La prise de terre est améliorée. On peut désormais rester en liaison avec l'Amérique toute l'année.
Disposition de l'antenne en nappe de Lyon
Au début de 1919, sont mis en service des "ARCS" de 200 kilowatt antenne. En Juillet est installé un "ALTERNATEUR HAUTE FREQUENCE" conçu par Messieurs Béthenod et Latour et réalisé par la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques à Belfort. Tournant à 3000 tours, il émet sur une fréquence de 20.000 hertz avec 200 kilowatts antenne. Il est capté parfaitement par les Américains et même sur toute la terre. Ce matériel de qualité place LYON - LA DOUA au premier rang des postes français.
1921 - Les installations passent sous la responsabilité de l'administration des P.T.T.. L'émetteur primitif à étincelles de 1914 n'est plus utilisé. Sont installés des émetteurs "A LAMPES": longueur d'onde 3500 mètres pour les liaisons avec lEurope.
1930 - Mise en service de deux émetteurs ONDES COURTES de 15 et 45 mètres.
1942 - La marine allemande utilise l'ALTERNATEUR HAUTE FREQUENCE (20.000 hertz) pour communiquer avec ses submersibles en plongée. Ces fréquences très basses pénètrent sous la mer.
1944 - Fin Août, les Allemands partent. "A coup de masse, ils cassent tout. Les pylônes tombent ensuite."
1945 - La reconstruction aboutit à la mise en service de trois émetteurs "ondes longues" et douze émetteurs "ondes courtes".
1960 - La station est déménagée à SAINT-ANDRE-DE-CORCY dans l'Ain.
1997 - Les bâtiments de l'ancien émetteur sont encore visibles dans le périmètre de l'I.N.S.A. (Institut National des Sciences Appliquées). Ils sont occupés par les services médicaux de l'institut et une bibliothèque.
Une partie importante de l'ALTERNATEUR HAUTE FREQUENCE qui a fonctionné de 1919 à 1944 (125.000 heures), est visible au MUSEE AMPERE à POLEYMIEUX dans le département du Rhône.
LYON-LA DOUA - 1924 Emetteur-Alternateur 20.000 Hertz |
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Les bâtiments de LYON-LA-DOUA en 1918 |
Lyon-la-Doua - 1924 Emetteur Arc - 450 KW
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LA LAMPE FRANCAISE DE T.S.F. dite "T.M."
"T.M." comme Télégraphie Militaire
Mise au point et industrialisée à Lyon en 1915.
Une autre réalisation peu connue, mais de grande importance, place Lyon dans l'histoire de la T.S.F.. La lampe à trois électrodes découverte en 1907 par Lee de Forest aux Etats-Unis est perfectionnée et véritablement industrialisée pour la première fois au monde, dans la région Lyonnaise en 1915.
Trente deux ans plus tôt en 1883, l'Américain Thomas Edison, inventeur de la lampe électrique, constatait le passage d'un très faible courant entre le filament incandescent et une petite plaque métallique positive placée dans la même ampoule "vide d'air". Il s'agit du phénomène dit "effet Edison" dont le chercheur ne donna pas d'explication. En 1889, il montre son expérience au physicien Anglais John Fleming.
1903 - Fleming cherche pour la Compagnie Marconi un bon détecteur d'ondes Hertziennes. Il reprend, perfectionne l'expérience d'Edison et réalise "la valve" détectrice qui ne laisse passer qu'une alternance du courant alternatif de haute fréquence. Le physicien Allemand Wehnelt augmente le courant électronique de la valve en employant un filament de platine recouvert d'oxyde de calcium, corps capable de libérer facilement ses "électrons".
1905 - Lee de Forest multiplie les essais de perfectionnement de la valve. Ayant imaginé de relier l'antenne d'un récepteur de T.S.F. à une troisième électrode de sa lampe placée entre les deux autres (une plaque métallique percée de petits trous) il constate une bien meilleure réception des ondes et baptise cette nouvelle lampe "AUDION". L'EFFET AMPLIFICATEUR venait d'être découvert. C'était l'une des plus grandes inventions de tous les temps, mais peu de gens le comprirent à l'époque (Brevet 29 Janvier 1907). Sans amplification, la réception était fréquemment un tour de force, les ondes parvenant à l'antenne affaiblies par la distance. Désormais, il était possible de les détecter et de les amplifier dans de bonnes conditions. En outre, la lampe pouvait "osciller". Elle permettait ainsi la construction d'émetteurs "d'ONDES ENTRETENUES" pratiques et performants.
1914-1918 - Le Colonel Gustave Ferrié, directeur technique de la RADIO TELEGRAPHIE MILITAIRE, pressent l'avenir de la lampe à trois électrodes dont il possède quelques exemplaires américains. Malheureusement, le fonctionnement de l'AUDION de Lee de Forest est encore capricieux. Par manque de moyens, les tubes de fabrication artisanale sont montés et vidés irrégulièrement.
En octobre 1914, Ferrié réunit une équipe de spécialistes avec mission de mettre au point un AUDION français, robuste, de caractéristiques régulières et de construction industrielle aisée. Il installe ses hommes dans les locaux de l'émetteur militaire de LYON LA DOUA construit depuis peu de temps. Diverses raisons motivent ce choix. En premier lieu, la ville de Lyon est plus éloignée de la zone des combats que la capitale, ensuite une manufacture de lampes d'éclairage travaillant non loin de LA DOUA, "GRAMMONT - usine du Belvédère à Caluire et Cuire", pourrait sans difficultés industrialiser le nouveau composant.
Dès la fin d'octobre 1914, un premier prototype voit le jour, mais n'est pas mis en fabrication. En février 1915, un nouveau modèle sort de chez Grammont en petite série... mais les cathodes verticales "en porte à faux" se brisent dans les transports.
Octobre 1914 - LYON-LA-DOUA 1 - Cadre en verre support de grille |
Octobre 1915 - LYON-LA-DOUA 1 - Grille à base triangulaire |
Après un certain nombre de modifications, le modèle définitif à électrodes horizontales est livré à partir de NOVEMBRE 1915. La T.M. apparaît sous la forme d'une ampoule de verre sphérique semblable à certaines lampes à incandescence de l'époque. Une pointe sur la partie supérieure est le reste de l'appendice qui a permis de faire le vide avant de clore. La CATHODE est un filament de TUNGSTENE de 0,06 mm de diamètre. Lors du fonctionnement, il est chauffé à blanc par un courant électrique continu de 4 volts. La GRILLE en MOLYBDENE de 0,3 mm de diamètre a la forme d'un petit ressort à boudin. C'est à elle qu'est appliqué le signal alternatif à amplifier et à détecter. L'ANODE ou "plaque" cylindrique est en NICKEL. Elle fonctionne habituellement avec une tension continue positive de 40 volts. Le support composé de quatre broches en laiton fixées sur un socle en porcelaine permet le remplacement aisé de la lampe sur les appareils.
La T.M. fut fabriquée, comme déjà indiqué, chez GRAMMONT à LYON, (marque FOTOS), puis par la COMPAGNIE DES LAMPES à PARIS (Marque METAL). Plus de 100.000 furent livrées en 1916. En Novembre 1918, la production atteignait 1.000 lampes par jour. Elle était facturée 5 francs pièce à l'armée (Environ 75 Francs - 1997).
Lampe à trois électrodes industrialisée par GRAMMONT de Février à
Octobre 1915. Les Cathodes en "porte à faux" se brisent dans les transports. |
Parmi les hommes qui ont participé à cette aventure, citons:
Paul PICHON, ingénieur français qui avait travaillé en Allemagne pour la Sté TELEFUNKEN avant 1914. Il s'était au cours d'un voyage aux U.S.A., procuré quelques "AUDIONS" qu'il mit à la disposition de FERRIE.
Le Professeur Henri ABRAHAM, scientifique de grand talent, Directeur du laboratoire de physique de l'Ecole Normale, passionné de T.S.F.
Joseph BETHENOD, ancien élève de l'Ecole Centrale Lyonnaise, premier et éminent Directeur Technique de la S.F.R. (Société Française Radioélectrique).
Le Capitaine François PERI, militaire actif au caractère affirmé. Rentrant d'Indochine, il dirigeait le Centre Radio-Télégraphique de LYON-LA DOUA qu'il avait construit en trois mois. (Juillet, Août, Septembre 1914)
Jacques BIGUET, technicien compétent et ingénieux de la fabrique de lampes déclairage GRAMMONT.
François GRAMMONT, administrateur de la société qui porte son nom. Capitaine de Zouaves, il fut démobilisé début 1915 à l'initiative de FERRIE pour reprendre la direction de l'entreprise.
M. BOCUZE, spécialiste des rubans métalliques utilisés par les "soyeux" pour confectionner les "lamés". Il tréfilait le tungstène utilisé par Grammont pour les filaments des T.M.. Il fut plus tard cofondateur de la RADIOTECHNIQUE.
Les rapports humains ne furent pas toujours aisés dans cette équipe composée de personnalités affirmées. FERRIE dut à diverses reprises faire usage de ses qualités de meneur d'hommes. Malgré cela, en un temps relativement court et avec des moyens modestes, plusieurs solutions géniales furent trouvées.
- Structure cylindrique des électrodes et leur montage concentrique, Cette innovation très ingénieuse permet d'obtenir des caractéristiques régulières (même en cas de léger décentrage) et un bon rendement. Ce n'était pas le cas de "lAudion" primitif avec ses électrodes planes.
- Montage horizontal du dispositif intérieur qui lui donne une meilleure assise et une "grande robustesse".
- Elimination de l'air et de la vapeur d'eau pouvant encore subsister dans la lampe après pompage, par des procédés inédits. Vérification électronique du vide sur les lampes terminées.
- Création du culot à quatre broches qui facilitait le changement des lampes.
La T.M. permit d'abord l'étude en laboratoire des montages amplificateurs,
détecteurs et oscillateurs. Au nombre des résultats positifs, citons la découverte de
la détection par "condensateur shunté" en série dans la "grille",
la mise au point par Lucien Lévy de la réception par changement de fréquence :
SUPERHETERODYNE.Elle fut incorporée dans de multiples appareils d'excellente qualité
pour l'époque. Grâce à un important effort industriel, ceux-ci furent fabriqués à de
très nombreux exemplaires. Ils équipèrent les détachements du 8ème Génie
répartis sur toute l'étendue du front. A partir de 1917, la télégraphie française surclasse celle de ses adversaires. "Notre" matériel muni des T.M. est adopté par les armées Alliées, dont larmée Américaine. La lampe T.M. commercialisée "dans le civil" à partir de 1920 fit la joie des premiers amateurs de T.S.F.. Copiée, progressivement modifiée et améliorée pendant près de quinze ans, elle permit le développement rapide de la Radiodiffusion. Elle est l'ancêtre des lampes de T.S.F. Européennes. |
La lampe T.M. eut une nombreuse descendance. Quelques modèles commercialisés de 1921 à 1935. |
TELEPHONIE SANS FIL
ET RADIODIFFUSION
Les progrès intervenus pendant la guerre de 1914 - 1918, en particulier l'invention et la mise au point des appareils émetteurs et amplificateurs à lampes, sont considérables. Il est possible désormais de transmettre et de reconstituer la voix humaine et la musique dans de bonnes conditions, à distance et sans fil métallique.
La T.S.F. (TELEPHONIE SANS FIL), va intéresser un très vaste auditoire. Elle ne sera plus réservée aux seuls initiés capables de déchiffrer les grognements cadencés ou les TI TI TA TA du Code Morse. En moins de quinze années, l'évolution de la technique et de l'industrie vont provoquer une transformation profonde des murs en matière d'INFORMATION, de LOISIRS et de CULTURE; une transformation sans précédent depuis l'invention de limprimerie.
Le 26 novembre 1921 a lieu peut-on dire la première émission de RADIOPHONIE française. Dans les locaux de la très récente et puissante station de "SAINTE-ASSISE", près de Melun, une chanteuse de 1'opéra Comique, mademoiselle Yvonne Brothier, debout au milieu de tout l'appareillage d'émission, devant un microphone en forme de cône, interprète "la Marseillaise", la "Valse de Mireille" et un air du "Barbier de Séville". A quarante kilomètres de là, une assemblée réunie en banquet à l'Hôtel Lutétia à Paris par la Société Amicale des Ingénieurs Electriciens en l'honneur d'Ampère entend la voix de la chanteuse, "avec une grande intensité et une netteté parfaite". C'est l'enthousiasme ! Le concert est également capté par de nombreuses stations françaises et étrangères dans un rayon de 1.600 kilomètres.
Les émetteurs de "Radiodiffusion" vont alors se multiplier. En France le tout premier est le poste de la TOUR EIFFEL, mis en service en février 1922. Il émet sur une "longueur d'onde" de 2.650 mètres. La puissance de I Kilowatt est portée à 6 Kilowatt en 1923. A 16 h 30, les premiers temps, installé dans les locaux souterrains du Champ de Mars, un sapeur du Génie, en uniforme, annonce : " Allo ! Allo ! Ici poste militaire de la Tour Eiffel... " puis il donne lecture dun bulletin de la Météorologie Nationale destiné principalement aux Agriculteurs. Suivent les Cours de la Bourse et des matières agricoles. Des artistes bénévoles, musiciens ou comédiens organisent des émissions dites "Radio-Concerts". Les plus célèbres sont Sacha Guitry et Yvonne Printemps. A partir de 1924, Maurice Privat, le premier au monde, diffuse le "Journal parlé" et des chroniques.
Viennent ensuite : RADIOLA, premier poste privé français, créé par la "Société Française Radio-électrique" (S.F.R.). Les dirigeants de cette entreprise pressentent tout l'avenir de l'industrie radio-électrique dans la clientèle "grand public" pour autant que des programmes intéressants soient mis à sa disposition. Le poste de Levallois commence à émettre le 6 Novembre 1922, sur 1.780 mètres avec une puissance de 2 Kilowatts. Il diffuse depuis l'auditorium installé dans le sous-sol du 79, boulevard Haussmann, des concerts, des lectures de poèmes, des bulletins d'information. Le "speaker", Marcel Laporte, surnommé "RADIOLO" devient rapidement célèbre. La puissance est portée à 15 kilowatts en 1924 et la station prend le nom de "RADIO-PARIS".
PARIS P.T.T., station radiotéléphonique de l'Ecole Supérieure des Postes et Télégraphes, rue de Grenelle émet à dater du 19 Janvier 1923, sur la longueur d'onde de 447 mètres, avec une puissance de 500 Watts. L'administration des P.T.T. qui dispose des liaisons téléphoniques par câbles, place les micros dans les salles de concerts comme la salle Gaveau, dans les théâtres, les salles de conférences. Une troupe théâtrale attachée à la station se constitue.
Le "POSTE PARISIEN" est créé en avril 1924 par le journal "Le PETIT PARISIEN".
A l'étranger, LONDRES B.B.C 365 mètres, commence à émettre le 14 Novembre 1922. Suivent BIRMINGHAM et MANCHESTER en 1923. RADIO MOSCOU 12 Kilowatts, BERLIN "onde 400", BRUXELLES, PRAGUE, LAUSANNE, ROME, MADRID....
Premières émissions "Radiotéléphoniques"
Station de Sainte-Assise 26 Novembre 1921 Mademoiselle BROTHIER de l'Opéra-comique, chante ... |
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Station de la Tour Eiffel Février 1922 Un sapeur de Génie en uniforme, annonce : |
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Une émission Radiotéléphonique à la Tour Eiffel avec (de gauche à droite), Monsieur Sacha Guitry, |
Fondation de Radio-Lyon
1923-1925
A Lyon, comme dans de nombreuses villes de France, on est au courant de ces nouveautés passionnantes. Les plus entreprenants achètent ou construisent leurs récepteurs à galène ou à lampes T.M. et tendent dans leur jardin ou sur le toit de l'immeuble de longues antennes pour capter "Tour-Eiffel", "Radiola" Paris, ou quelques stations étrangères. Malheureusement un handicap frappe le secteur : la puissante station radiotélégraphique de LA DOUA qui communiquée avec les lointaines colonies, produit de très sérieuses perturbations sur les ondes avec son émetteur à arc. Lorsqu'elle trafique, l'audition de postes situés à plus de 500 kilomètres est bien souvent impossible. Depuis quelques mois, il est vrai, un petit émetteur installé par les PTT à LA DOUA effectue des essais de Téléphonie Sans Fil en transmettant "des disques de phonographe" de 10 heures 30 à 11 heures 15 et les cours de la bourse à 15 heures 15, mais cela est bien insuffisant. Dès le mois de février 1923, il est évident qu'une véritable radio locale serait bienvenue.
L'un des premiers persuadé est le dynamique administrateur de la SFR, Emile Girardeau. La SFR (Société Française Radio-électrique) est la plus importante entreprise française du genre. Elle fabrique non seulement le matériel lourd des stations d'émission, mais aussi des récepteurs à usage des particuliers. Emile Girardeau qui vient de mettre en service "RADIOLA", la première station privée française de radiodiffusion à Paris est bien persuadé qu'un émetteur local est indispensable s'il veut vendre ses récepteurs dans la région lyonnaise, peuplée et réputée riche. Ainsi envoie-t-il à Lyon l'un de ses proches collaborateurs, l'enthousiaste Maurice VINOT. Les premiers contacts avec diverses associations sont sympathiques, mais n'aboutissent pas à des réalisations concrètes.
C'est alors qu'interviennent Jean Claude Dubanchet et Hippolyte Trolliet, négociants en métaux et articles de quincaillerie. Depuis quelques temps, ils fournissent aussi divers appareils "dépendant de l'industrie électrique". Ils ont perçu l'intérêt de ce marché et en particulier l'avenir extraordinaire de la TSF. Passionnés et tenaces, les associés se lancent dans l'aventure dès la parution du décret du 24 Novembre 1923, réglementant l'établissement et l'usage des postes radio-électriques privés. Ils prennent contact avec la CFR, filiale de la SFR et négocient une association aboutissant à la location d'un matériel d'émission.
Jean-Claude
Dubanchet |
Premier studio de Radio-Lyon |
L'installation se fait dans deux locaux contigus loués 39, rue de Marseille et 66, rue Béchevelin à Lyon en plein quartier de la Guillotière. L'émetteur de puissance relativement modeste (500 Watts) est contenu dans quatre armoires en tôle peinte partiellement grillagées. A l'extérieur apparaissent, voltmètres, ampèremètres et quelques manettes de réglage. A travers les grilles, il est possible de distinguer: bobines de selfs, rhéostats et lampes amplificatrices de puissance. Ce matériel provenait disait-on de l'émetteur RADIOLA de Clichy remplacé par une installation plus puissante. Les fils d'antenne sont tendus au dessus des toits. Le studio se trouve dans une modeste pièce d'habitation proche de l'installation technique. Le meuble principal est un microphone à grenaille de charbon type Radiola. Dans la partie supérieure d'une curieuse construction en bois à quatre pieds écartés, d'une hauteur de un mètre quarante, il repose comme dans un hamac sur une bande caoutchouté pour éviter les vibrations parasites. Se trouvent là également un piano, un violoncelle, des porte-partitions, une table, des chaises, un portemanteau... au mur en grandes lettres le mot : SILENCE.
Une demande d'autorisation d'émettre est adressée à l'administration des PTT en octobre 1924. Sans attendre une réponse favorable ou défavorable, on fait des essais et le 1er Décembre commencent les émissions régulières sur 287 mètres, ondes moyennes. L'inauguration de RADIO LYON a lieu enfin le 1er Avril 1925. L'une des toutes premières stations françaises de radiodiffusion privée à vocation locale et régionale est née.
Poste S.F.R. 500 Watts antenne |
A cette époque, les programmes journaliers commencent à 12 heures 30 par des "INFORMATIONS" suivies à 12 heures 45 par un "RADIO CONCERT" pendant environ une heure. L'émission se termine par la retransmission des "COURS DE LA BOURSE DE PARIS". A 20 heures 30, reprise avec des informations, puis à nouveau concert jusqu'à 22 heures. Le Mardi et le Vendredi, ceux qui ne craignent pas de veiller encore profitent du "RADIO DANCING".
La musique occupe ainsi la place principale. Il s'agit de la diffusion en direct duvres interprétées par l'orchestre de la station ou des artistes de passage. On retrouve les expressions de : concert vocal et instrumental, de musique classique, de musique de chambre, de musique légère, de musique viennoise...
Les retransmissions de disques étaient peu appréciées, donc rares. On plaçait simplement le microphone devant le pavillon d'un phonographe. Les sons arrivaient dans l'oreille de l'auditeur déformés et nasillards.
Fin 1925, le radio-électricien de la petite station de Mont-de-Marsan, Monsieur Trubert, avait bien eu l'idée de remplacer à l'extrémité du bras de lecture le diaphragme du phono par le petit moteur d'un haut parleur électromagnétique sur lequel il fixait l'aiguille d'acier habituelle. Les résultats étaient jugés très bons, mais il s'agissait d'un bricolage local... C'est seulement à partir de 1929 que RADIO LYON utilise son premier "PICK-UP" à l'époque où la commercialisation de cet instrument se généralise. La position juridique de RADIO LYON, comme celle des autres stations privées régionales est peu confortable. L'administration ne s'engage pas et peut en application du décret-loi du 27 décembre 1855 sur la télégraphie retirer dun moment à lautre lautorisation démettre. Sera-t-il possible d'augmenter la puissance pour atteindre un auditoire plus large ? Pendant de nombreuses années, les autorités politiques et administratives parviendront difficilement à trancher entre les inconditionnels du monopole d'Etat et les partisans de l'initiative privée pour établir un statut convenable de la Radiodiffusion.
La situation financière est également précaire. Les premiers temps, "la diffusion de nouvelles visant des intérêts particuliers et pour lesquelles la Compagnie recevrait une subvention à quelque titre que ce soit" est interdite. L'entreprise vit alors principalement sur les revenus procurés par la vente de "RADIO LYON JOURNAL", hebdomadaire donnant les programmes de diverses stations françaises. En plus, la CFR accorde aussi quelques avances et espère obtenir une redevance du syndicat des constructeurs de lampes et récepteurs. L'avenir semble se présenter un peu mieux, à partir de Juillet 1925 lorsque le ministère PAINLEVE autorise la publicité. Il sera alors question d'émissions offertes par "Le salut Public", "Le Nouveau Journal" ou du grand concours organisé par les magasins "Sigrand et Cie"; mais la puissance relativement faible de l'émetteur qui limite sa portée à la ville de Lyon et aux environs immédiats réduit l'intérêt pour les annonceurs et de ce fait leur nombre.
Les auditeurs et leurs drôles dappareils
Avec quels appareils les Lyonnais écoutent-ils les programmes ? Bon nombre d'amateurs utilisent la galène en raison de sa relative efficacité et de son faible coût.
La galène est une pierre de teinte gris foncé aux multiples éclats argentés. On la trouve dans les mines de plomb en Bretagne, dans les Pyrénées, en Cornouaille, en Sardaigne et dans bien d'autres contrées. Les mieux renseignés parlent de cristal naturel de sulfure de plomb. Celui-ci a la propriété de ne laisser passer le courant alternatif de haute fréquence que dans un sens, de détecter les ondes pour rendre audible la parole et la musique dans les écouteurs. On insère un petit morceau de galène dans une coupelle au dessus de laquelle se trouve le chercheur, un bras articulé équipé d'un léger ressort en acier ou en laiton. En déplaçant avec précaution l'extrémité acérée du ressort à la surface de la galène, il est possible de trouver le point le plus sensible. Après cela, ne plus bouger et écouter.
Les premiers récepteurs sont composés uniquement de la galène, de son chercheur, de quelques bornes et des écouteurs. Par la suite, on y ajoute un ou plusieurs circuits d'accord pour augmenter sensibilité et sélectivité. Un circuit d'accord ou circuit oscillant est composé d'une "bobine de self inductance" mise en parallèle avec un "condensateur". En faisant varier le nombre de spires de la bobine, quelques dizaines ou centaines, et la capacité du condensateur, on obtient l'accord sur une fréquence déterminée... calculable.
L'imagination des constructeurs et des bricoleurs donne naissance à quantités d'appareils aux caractéristiques et aux formes les plus diverses. On parle de montages "Oudin" ou "Tesla" (noms des inventeurs), de selfs à spires jointives, en nid d'abeilles, en fond de panier, en latis, en gabion, de condensateurs fixes, de condensateurs variables à lames mobiles....
L'amateur, environné du silence qu'il a exigé, casque à écouteurs sur les oreilles capte Radio-Lyon. La station étant proche, le son est pur et la puissance suffisante. Pour les émetteurs plus lointains, l'écoute n'est pas impossible (lorsque l'arc de La Doua ne fonctionne pas) avec une longue antenne et plusieurs circuits d'accord, mais nous entrons dans le domaine de l'exploit.
Les lampes amplificatrices que nous avons vu naître à LA DOUA en 1915, les fameuses T.M. et leurs descendantes, viennent au secours des amateurs les plus ambitieux. Au début, chacune se paye le prix d'une bonne paire de chaussures de ville.
Messieurs Dubanchet et Trolliet, les promoteurs de Radio-Lyon, vendent au 127 de la rue Pierre Corneille, un récepteur économique et efficace. Cet appareil utilise une lampe "bigrille" détectrice à réaction qui se contente pour fonctionner de trois piles de 4,5 volts (chauffage 4 volts - Plaque 9 volts). Sur l'une des faces latérales, trois bobines ou "selfs nid d'abeille" à couplage variable. Elles sont interchangeables en fonction de la bande d'ondes à explorer : Petites Ondes ou Grandes Ondes. Moyennant quelques réglages demandant un peu de précision à l'extrémité des doigts, il est possible de capter sur écouteur avec une force très suffisante bon nombre démetteurs européens.
Les esprits modernes, mais surtout ceux qui ont les moyens, car cela coûte cher, veulent des quatre lampes. Ils achètent un SFER RADIOLA, un DUCRETET, un PERICAUD, un RADIO LL, un GMR, un VITUS, un GODY, un LEMOUZY, un GAMMA, un GRILLET... certains s'adressent à un artisan local comme Gabriel BARRAUD à Fleurie dans le Beaujolais. Les "sans filistes" bricoleurs acharnés construisent eux-mêmes. Les façades en ébonite présentent de nombreux boutons ou manettes de réglage; on peut en compter parfois jusqu'à dix. Fréquemment les "selfs nid d'abeille" que nous avons déjà rencontrées sont présentes à l'extérieur. Il convient de savoir manuvrer tout cela pour obtenir une réception correcte. Les ébénisteries en noyer ont été finement vernies "au tampon". Les lampes, fierté de leurs propriétaires sont "apparentes" plantées verticalement sur le panneau supérieur. Les filaments éclairent ainsi la pièce et témoignent surtout de leur bon état de fonctionnement. Une table ou une commode supportent les divers éléments indispensables reliés entre eux par quantité de fils. Le sol peut aussi être utilisé.
Outre le récepteur proprement dit et le haut-parleur, il convient de prévoir des piles, mais plus généralement des batteries d'accumulateurs au plomb pour fournir le courant CONTINU (Chauffage filaments 4 volts - Plaque 60 à 80 volts). On ne possède pas encore de dispositifs capables de redresser et filtrer directement le "secteur". Ces batteries encombrantes et pesantes réclament des soins journaliers. Il est indispensable de les faire recharger par l'électricien du quartier ou mieux de posséder un chargeur à vibreur ou à lampe redresseuse à vapeur de mercure, branché sur la prise de courant. Il convient aussi de surveiller et compléter les niveaux de la cinquantaine de bocaux ou tubes de verre, de nettoyer les "sels grimpants". Ces travaux doivent être faits avec beaucoup de précautions pour éviter l'écoulement ou la projection sur le plancher, les murs, les meubles environnants de l'électrolyte composé d'eau et d'acide sulfurique. Les maîtresses de maison ne partagent pas toujours les sentiments élevés des "sans filistes" passionnés. Ajoutez à tout ce matériel un voltmètre, les selfs de rechange et quelques lampes en secours.
C'est ainsi que la famille et souvent les amis ou voisins admiratifs écoutent les Radio-Concerts, assemblés autour du haut-parleur en papier plissé inventé par Louis LUMIERE ou un pavillon à col de cygne fabriqué par BRUNET, BARDON, BROWN, CEMA et bien d'autres...
à galène ou à lampes ? | ||
Piles ou batteries. |
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Cadre de réception |
Casque à écouteurs |
Une table ou une commode supportent les divers éléments
indispensables reliés entre eux par quantité de fils.
Le sol peut aussi être utilisé.
1924 Haut-parleur |
1927 Haut-parleur |
1931 Haut-parleur |
Une progression difficile
1926-1928
En septembre 1926, il paraît nécessaire de constituer une société au capital plus important. Celui-ci sera porté à quatre cent mille francs, soit quatre mille actions de cent francs. Pour l'apport de l'ancienne entreprise, Messieurs Dubanchet et Trolliet recevront 500 actions et la C.F.R. en recevra autant. Les trois mille actions fournissant "1'argent frais" seront souscrites par diverses personnes ou sociétés de la presse, du commerce, de l'industrie ou de l'agriculture de la région. Le porteur le plus remarqué (1292 actions) est un négociant nommé Lucien Cozon. Après plusieurs mois de négociations, les statuts de RADIO LYON EMISSIONS sont signés le 7 janvier 1927. Le nouveau Président est Auguste Boutan, administrateur délégué de la Compagnie du gaz de Lyon.
La première décision prise par la nouvelle gestion est le rachat de l'émetteur à la S.F.R. et l'augmentation de sa puissance portée de 500 Watts à 1 Kilowatt 1/2. Les programmes s'étoffent : revue de la presse et des spectacles de Lyon, renseignements commerciaux et agricoles. Un troisième bulletin d'informations est diffusé le soir à 22 heures et les horaires des autres subiront quelques modifications au cours des temps. On peut écouter les "CAUSERIES" sur des sujets divers: religion le dimanche, musique par des professeurs du conservatoire, littérature, Radio-club de Lyon et du Rhône, cours de Téléphonie Sans Fil du célèbre abbé Nanty et tous les mercredis à 21 heures l'inoubliable "Mère Cottivet" commentant certaines actualités en dialecte de la Croix-Rousse. Pour le "THEATRE RADIOPHONÉ", des comédiens de la ville ou quelques célébrités en tournée interprètent des pièces classiques ou des feuilletons. "LE VRAI GUIGNOL LYONNAIS" n'est pas absent grâce à "La Troupe du Passage de l'Argue" et André Reverdet présente "L'HEURE DE LA CHANSON".
De cette époque, peuvent être retenus quelques noms : celui d'André Reverdet, comme nous venons de le voir, il est animateur d'émissions, mais surtout Directeur de la station et rédacteur en chef; de Pierre Day chef du service informations; de Mme Mainville secrétaire de rédaction du journal et de Bouzon le premier speaker.
L'aspect des récepteurs de TSF se modifie. Il ne s'agit plus d'appareils de laboratoire. Déjà commence la recherche pour incorporer ces nouveaux venus dans les salons. Les lampes et les bobines disparaissent à l'intérieur d'une ébénisterie en acajou ou en marqueterie. Les amateurs les plus soucieux d'être agréables à leurs épouses achètent de beaux meubles pouvant loger également piles ou batteries, chargeur, haut-parleur.... Le nombre de boutons fixés sur la plaque avant en ébonite ou en aluminium, diminue.
On commence à parler de réception par "changement de fréquence". Le procédé avait été mis au point en 1917, puis vulgarisé par Lucien Lévy, un ingénieur des laboratoires de la Télégraphie Militaire de la Tour Eiffel. Nous l'utilisons toujours. Les fabricants livrent ces appareils sous des noms divers : Superhétérodyne, Radiomodulateur, Elgédyne, Strobodyne, Supermusidyne, Théodyne et autres dénominations ponctuées par "dyne". Ils sont plus sensibles, plus sélectifs et plus aisés à régler que leurs prédécesseurs. Pour obtenir l'accord sur un émetteur, il convient de tourner deux gros boutons après avoir repéré avec précision les graduations appropriées. Ces nouveaux postes utilisent également le "cadre", un grand bobinage orientable de 40 sur 70 centimètres environ. Il permet de supprimer lantenne et déliminer fortement les parasites dorigine industrielle, ménagère, atmosphérique et les brouillages ou interférences provoqués par un émetteur voisin géographiquement ou en fréquence.
Quelques constructeurs commencent à proposer des postes fonctionnant directement sur le secteur, mais la plupart restent fidèles aux "accus".
A Lyon une production locale se fait connaître. Retenons les noms de : JUHEL & REVERDY, 32, cours Lafayette et Bron - PUZENAT-HIBLOT-FOUREL & Cie, 3 rue Rachais - LUGDU RADIO, 30, rue Servient - ONDIAL, Ets Ducoté, 12, rue dAlgérie....
1931-1932 L'émetteur expérimental à Caluire |
Radio-Lyon
simplante
1928-1934
Encore une menace grave pour le poste de RADIO LYON lorsqu'il est mis dans l'obligation de cesser ses émissions "dans le délai d'un mois à compter du 1er Janvier 1928". La lettre de mise en demeure est signée de Marcel Pellenc, Ingénieur-Directeur de la radiodiffusion, personnage très attaché au monopole d'Etat. La plupart des stations privées françaises sont dans le même cas; aussi une intervention de la Fédération française des postes privés est faite auprès du Ministre Maurice Bokanowski. Elle aboutit d'abord au maintien de la situation antérieure puis au décret du 7 juillet 1928 autorisant officiellement Radio-Lyon et 12 autres stations privées. Malgré les efforts de redressement, la situation financière est toujours préoccupante. Une nouvelle augmentation de capital est faite et aboutit à des bouleversements considérables. Le 13 décembre 1928, il apparaît qu'un seul actionnaire détient plus de 90% du capital. Il s'agit d'un constructeur de matériel de T.S.F. d'Asnières: Gérard Israël Kraemer. Il représente en fait Pierre Laval, ancien ministre, futur président du conseil. Le 28 décembre 1928, Jean Claude Dubanchet se retire avec son équipe. Hommage sera rendu plus tard à ce pionnier clairvoyant et courageux. Le nouveau directeur se nomme Adolphe Anglade. Il est journaliste et a été animateur de Radio-Toulouse. Pierre Laval qui l'a choisi lui accordera toute sa confiance pendant de nombreuses années.
Pour la première fois, le bilan n'est pas déficitaire fin 1929 malgré plusieurs innovations intervenues. D'abord la mise en service d'un "pick-up". Il est enfin possible de diffuser les disques dans de bonnes conditions. Ensuite l'utilisation des circuits téléphoniques des PTT pour retransmettre en direct des spectacles parisiens de théâtre ou d'opéra. Enfin l'émission deux fois par jour des signaux du "Bélinogramme" qui donne le moyen à certains amateurs équipés d'un "Bélino" de recevoir sur papiers des images dactualité.
Radio-Lyon va s'intégrer définitivement à la ville en Novembre 1930, à l'occasion de la catastrophe de Fourvière. Un glissement de terrain envahit plusieurs maisons au bas de la colline et entraîne la mort de 16 des habitants, puis de 23 des sauveteurs. Radio-Lyon à la disposition du maire, Edouard Herriot, diffuse des bulletins d'informations, installe une sonorisation pour aider les secours, ouvre une souscription. Le temps d'émission journalier est porté à sept heures dans le courant de l'année 1931.
L'augmentation de puissance de l'émetteur apparaît de plus en plus comme une nécessité. Il convient d'être entendu mieux et plus loin pour multiplier le nombre des auditeurs, donc convaincre les publicitaires et ainsi améliorer les revenus. La demande faite à l'administration au début de 1929 reçoit une réponse favorable en septembre 1931.
La première étape du plan d'amélioration consiste en l'installation d'un émetteur expérimental dans un local "de l'usine de fabrication des lampes FOTOS'GRAMMONT située Clos Bissardon sur Caluire et Cuire, 12 rue de Verdun à l'angle de la rue de l'oratoire." La puissance souhaitée pour l'émetteur définitif était de 60 kW, mais il ne fut semble-t-il jamais possible de dépasser ici 40 KW. L'antenne est tendue entre un mât métallique et la grande cheminée de lusine.
Cette installation en pleine zone habitée n'est pas sans inconvénients. Monsieur Paul Mulet, fils du technicien qui, à l'époque, assure les émissions et les modifications se souvient : "Cette antenne trop basse était la cause de certains phénomènes. Ainsi la nuit, pendant les émissions, on pouvait voir le toit de l'usine irisé d'aigrettes lumineuses, de même que le disque qui passait à l'antenne était reproduit, fort déformé bien sûr, par la toiture. Il y avait plus désagréable pour les habitants du quartier. Dans un certain périmètre, les lampes d'éclairage des appartements se mettaient en veilleuse et lorsque ces gens allaient à leur robinet d'eau, ils prenaient une décharge électrique dans la main, pas dangereuse mais fort désagréable. Il y avait alors des plaintes à la Mairie. Soucieux du bien-être de ses administrés, Monsieur Peyssel, Député Maire de Caluire demandait à la Compagnie fournissant l'énergie électrique à RADIO LYON, de couper le courant. RADIO LYON était en panne. Pierre Laval, Président du Conseil à l'époque, étant un des principaux actionnaires de RADIO LYON, le Directeur technique, M. Lazare, téléphonait au Ministère et, par retour, le ministère donnait l'ordre à la Compagnie d'électricité de rétablir le courant à RADIO LYON. Il y avait parfois une autre cause de panne. Le nud de tension de l'antenne était isolé de la cheminée par un chapelet de tibias en quartz de 7 mètres de long. Les jours de mauvais temps, lorsque latmosphère était chargée de bruine, de crachin, une décharge arrivait à s'amorcer faisant fondre les 7 mètres d'isolateurs comme de l'eau. RADIO LYON était en panne. Alors la course commençait pour relever l'antenne et remettre une chaîne d'isolateurs afin de reprendre au plus vite l'émission".
Le programme de la journée est toujours transmis par la petite installation de la rue de Marseille. L'émetteur de Caluire travaille le soir et la nuit, la propagation des ondes moyennes (287,6 mètres à l'époque) étant comme on le sait très bonne après le coucher du soleil. RADIO LYON est alors entendu non seulement en ville et dans la région, mais encore dans toute la France et une partie de l'Europe. Les lettres d'approbation et de soutien venant souvent de loin ne manquent pas.
Les émissions expérimentales cessent le 30 Septembre 1932. L'installation de la rue de Marseille continue seule à diffuser les programmes de jour et de nuit, mais les grands projets ne sont pas abandonnés et il faut passer à létape suivante.
Pour éviter les inconvénients dont nous venons de parler, dus à la proximité d'un émetteur puissant, pour ne pas gêner les Lyonnais dans l'écoute de postes lointains, il est nécessaire de prévoir l'implantation future hors agglomération et à quelques dizaines de kilomètres du centre ville. Les essais effectués dès le mois de Novembre 1931 par le Radio-club de Lyon font désigner le site de St-André-de-Corcy sur le plateau de la Dombes dans l'Ain à vingt kilomètres de la place Bellecour. Le terrain est favorable à la "radiation et la conductibilité.... Les expériences ont été concluantes. L'examen de la carte géologique de la région montre d'ailleurs que le terrain est d'une homogénéité remarquable dans un très grand rayon constitué par des limons argileux mélangés d'humus". Un câble de 27 kilomètres "en double queue de rat" est commandé chez "Siemens" pour relier les studios de la rue de Marseille au nouvel émetteur.
L'autorisation attendue n'est accordée par décret que le 9 Octobre 1934 et à l'époque, hélas, il n'est plus question d'installer RADIO LYON dans le secteur prévu. La place est prise par la belle et puissante station d'Etat de "Tramoyes". C'est alors qu'est acheté un terrain sur la commune de Dardilly en un lieu proche de l'agglomération de La Tour-de-Salvagny.
Adolphe Anglade Directeur de Radio-Lyon |
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José Mas Directeur artistique |
Radio-Lyon en reportage Monsieur Laupin |
Lâge dor de
Radio-Lyon
1934-1939
Le nouvel émetteur situé à 15 Kilomètres du centre de Lyon est construit en un temps record. Le piquetage du terrain commence en Avril 1935. Début Octobre, l'installation étant terminée, ont lieu les premiers essais.
Les plans sont luvre de l'architecte lyonnais G. Deveraux. Une construction relativement massive, mais aux lignes élégantes avec ses grandes baies verticales, abrite les installations techniques. Un escalier extérieur monumental donne accès au deuxième niveau. En grosses lettres argent sur fond rouge, l'inscription RADIO LYON sur le bandeau supérieur, renseigne à distance les passants sur la destination des lieux.
Le personnel permanent est logé dans un petit immeuble édifié sur le même site. Entre les deux bâtiments au milieu d'un jardinet à la Française, se trouve un bassin octogonal de 120 mètres cubes dont l'eau est destinée au refroidissement des puissantes lampes d'émission. Il est alimenté par un château deau.
Un large portail à deux battants en gros tubes de fer, de style très moderne, désigne l'entrée de la propriété et s'ouvre pour ceux qui sont autorisés. A nouveau, linscription RADIO LYON.
L'antenne plantée au milieu du terrain est visible de loin, car elle mesure 107 mètres. Elle est peinte alternativement en rouge et blanc. Des lampes colorées la signalent la nuit. Elle est composée d'un pylône de 100 mètres complété dans sa partie supérieure par un tube de 35 mètres réglable pour modifier la hauteur totale. Il est ainsi possible de l'ajuster très exactement en fonction de la longueur d'onde qui peut devoir être changée. Ce pylône à quatre côtés, en barres de fer profilées, à l'aspect de deux pyramides très allongées accolées par leurs bases. Son armature est recouverte de fils de cuivre pour faciliter la radiation. Sa largeur est de 0,40 m. aux extrémités et de 6 mètres au centre. C'est le premier de ce type construit en France. L'ensemble est maintenu par quatre haubans fixés à mi-hauteur du pylône et repose sur un très robuste isolateur en porcelaine (capable de supporter une pression de 200 tonnes). Cette antenne verticale, "vibrant en demi onde" est du type dit "Blaw-Knox", conception d'origine américaine, elle évite les variations de propagation la nuit, l'évanouissement temporaire à la réception connu sous le nom de "fading".
La prise de terre située sous l'antenne a 90 mètres de côté, elle est constituée de bandes de fils de cuivre enterrés à 0 m 60.
Le matériel d'émission très perfectionné pour l'époque est conçu, livré et monté par la S.F.R. La mise au point est assurée par Monsieur Jarre, ingénieur en chef de la station.
E - Bâtiment de l'émetteur. P- Pylone-antenne de 107 mètres avec ses haubans. B - Bassin décoratif utilisé pour le refroidissement des lampes. H - Habitation du personnel. |
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Le Plan général des installations du nouveau Poste de "Radio-Lyon" |
"La Vie Lyonnaise" du 5 octobre 1935 fait la description suivante : "L'émetteur de la Tour-de-Salvagny est alimenté en courant électrique à 10.000 volts par l'une quelconque des trois stations de Tassin, Rochetaillée et Civrieux. Deux transformateurs de 150 kilowatts ramènent la tension à 220 volts. Au rez-de-chaussée du bâtiment d'émission, nous trouvons 4 groupes de convertisseurs rotatifs pouvant fournir les courants continus à faible et haute tension destinés à l'alimentation des filaments et de la tension plaque des lampes des petits et moyens étages. A côté, voici un transformateur alimenté en 220 triphasé et à la sortie duquel on recueillie du courant haute tension dodécaphasé, c'est à dire à douze phases; lequel est envoyé dans un groupe de 4 redresseurs à vapeur de mercure. Grâce à cet artifice de multiplication des phases, le courant redressé à 15.000 volts ainsi obtenu est à peine ondulé et le filtrage en est grandement simplifié. Ce courant continu est destiné à la tension plaque des deux lampes du dernier étage de puissance. Toujours au rez-de-chaussée, voici le réservoir d'eau distillée destiné au refroidissement des lampes de puissance et à côté l'échangeur de température dans lequel cette eau distillée se débarrasse de ses calories au profit de l'eau du bassin. Le refroidissement de cette dernière est facilité par une arrivée en jet d'eau dans le bassin. L'eau distillée se trouve à 15.000 volts lorsqu'elle est en contact des lampes et à zéro dans l'échangeur de température; aussi prévoit-on sur son circuit un double serpentin de porcelaine de plusieurs spires de 1 mètre de diamètre et dont chacune représente une longueur de 12 mètres. Il est à remarquer que ces serpentins d'une seule pièce constituent de très remarquables pièces de céramique."
Pylône de 100 mètres et tube réglable de 35 mètres |
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Isolateur de base du pylône |
"Montons au premier étage; nous y trouvons le meuble des petits étages d'amplification, celui des étages intermédiaires avec le quartz qui sert à stabiliser la longueur d'onde à 1/10.000 près. Pour atteindre une précision aussi élevée dans la constance de la fréquence, ce quartz doit être soustrait aux influences extérieures; aussi est-il enfermé dans une enceinte maintenue à température constante par un dispositif thermostatique. Au premier étage se trouvent encore le meuble des étages de puissance et le pupitre de commande. "
"Bien entendu, tout a été prévu pour assurer une sécurité de marche aussi élevée que possible et pratiquement totale. Chaque fois que cela a été nécessaire, on a disposé des disjoncteurs, des fusibles, des résistances de sécurité, des relais, des thermostats permettant de vérifier une bonne réfrigération des lampes... etc. Pour les mêmes raisons le pupitre de commande est entièrement automatisé et les différents organes de l'émetteur ne peuvent être mis en route que dans un ordre bien déterminé. "
"Du bâtiment d'émission partent deux feeders qui aboutissent à une petite cabine située au pied de l'antenne. Ces feeders sont constitués par deux tubes de cuivre concentriques, l'extérieur étant à la terre."
"La puissance du nouvel émetteur de Radio-Lyon est de 25 kilowatts dans l'antenne. La longueur d'onde reste fixée à 215 mètres. Deux câbles spéciaux de modulation et de conversation le réunissent aux studios de la rue de Marseille. Ceux-ci ont été entièrement réinstallés, il y a plusieurs mois déjà.., les orchestres les plus importants sont à leur aise, une galerie étant réservée au public et aux churs."
"Le poste de La Tour-de-Salvagny peut également recevoir la modulation par câble téléphonique de tous les points de la région pour la retransmission des concerts et le radioreportage de manifestations locales et régionales. "
La station est entendue non seulement dans la région, mais encore dans toute la France, en Europe jusqu'en Pologne, en Afrique du Nord et même en mer jusqu'à Terre-Neuve. "Des milliers de lettres... témoignent... en faveur de la parfaite modulation et de la puissance du poste."
"Radio-Lyon émet tous les jours de 12 h. à 13 h. 30, de 15 h. 30 à 16 h. 30 et de 18 h. à 23 h. 30. Trois émissions par jour donnent aux auditeurs les dernières informations à 12 h. 30, à 19 h. 40, à 22 h. 30. "Les informations qui alternent avec de courtes annonces publicitaires, comprennent les dernières dépêches parvenues à l'heure de la diffusion."
Trois "speakers" se partagent le micro. Le plus ancien est José Mas qui assume également la fonction très importante de Directeur Artistique. Il est secondé par Mademoiselle Marie-Louise Page et Monsieur Le Prince.
André Jarre Ingénieur en chef de Radio-Lyon |
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Nouvel émetteur de Radio-Lyon Dardilly |
La soirée dramatique où les comédies modernes occupent une large place a lieu le Lundi à 20h. 30. La soirée du Jeudi est réservée à l'opérette. Le Mardi, le Vendredi et le Dimanche se produit l'orchestre de la station dirigé par Monsieur Camand. Le Samedi est retransmis un concert donné dans une salle de la ville. Les grands artistes où vedettes de passage sont reçus. Les nombreuses sociétés musicales et chorales, très estimées du public lyonnais ont leur tour. Les reporteurs avec tout leur matériel sont présents dans les principales manifestations de la région. Le Dimanche à midi et pendant une demi-heure, le micro est mis alternativement à la disposition des cultes Catholique et Protestant. Les émissions enfantines sont diffusées le jeudi de 18 à 19 heures, et les émissions féminines le Mercredi de 18 heures 30 à 19 heures. Le sport tient une place d'honneur. On parle également de littérature, de médecine, d'aéronautique, dagriculture, de bridge et déchecs, dhistoire locale, de folklore..... Le Mercredi à 20 heures 45 on écoute toujours l'inoubliable mère Cottivet. Très souvent "le dancing" prolonge les émissions après 23 heures.
Le fait d'avoir eu pour actionnaire principal Pierre Laval, l'un des ténors de la politique de l'époque, ne semble pas avoir favorisé "Radio-Lyon". Ce poste privé apparaît même avoir été nettement moins favorisé que bien dautres.
Plus tard Adolphe Anglade, le dynamique Directeur Général déclarera au cours d'une enquête faite dans les "années 50" par "1'Institut Hoower, Stanford University, Californie" que son supérieur lui avait recommandé "de ne jamais enfreindre les lois... de n'apporter aucune amélioration aux émissions sans avoir au préalable, obtenu des pouvoirs publics toutes les autorisations nécessaires... Cette situation... nous fut commercialement très défavorable, car Radio-Lyon, qui avait été le premier poste régional français à émettre, se trouva le dernier auquel on accorda l'autorisation d'augmentation de puissance. Ce fut l'un des deux ordres que me donna le président au cours de ces dix-sept années (de collaboration), le deuxième ayant été celui de ne jamais faire de politique au cours de nos émissions, dinformer le public sans y ajouter aucun commentaire... "
Lampes de puissance | Lampe à vapeur de mercure d'alimentation 15 000 volts. |
Les convertisseurs rotatifs d'alimentation des lampes |
Un événement de grande importance se produit en mai 1931 à l'occasion de la Foire de Paris : le débarquement en force des postes Américains dits "Midgets".
Les visiteurs découvrent de nouvelles marques: PHILCO, SPARTON, ZENITH, R.C.A., EMERSON, ATWATER-KENT et bien d'autres. Ils sont séduits par la facilité d'utilisation et l'encombrement relativement réduit des appareils présentés. Tout est contenu dans un seul coffret d'ébénisterie aux formes ogivales ou contournées. Une prise de courant branchée sur le secteur... et c'est tout. Un morceau de fil caché derrière la commode sert d'antenne. Finis les accumulateurs, les chargeurs, les cadres et les haut-parleurs séparés. Trois boutons faciles à manuvrer suffisent pour rechercher les stations, changer de bande et régler progressivement la puissance. Une sonorité nouvelle, plus grave, plus chaude plaît à l'auditeur.
Les prix sensiblement moins élevés que ceux des productions françaises mettent la T.S.F... non, désormais la RADIO, à la portée d'un éventail de clientèle beaucoup plus large.
Ces récepteurs ne sont nullement supérieurs aux nôtres du point de vue technique pure et performances, ils leur sont même parfois inférieurs en sensibilité et en sélectivité, mais ils sont beaucoup plus faciles à fabriquer en série et beaucoup plus séduisants pour l'utilisateur grâce à trois nouveautés.
- Les LAMPES "SECTEUR" à CHAUFFAGE INDIRECT. Elles ne réclament plus de source de courant CONTINU pour le chauffage, les pesants accumulateurs de 4 volts, mais se contentent du courant ALTERNATIF fourni par un petit transformateur monté dans l'appareil. Elles sont plus stables, plus aisées à régler et durent plus longtemps.
- Les CONDENSATEURS ELECTROLYTIQUES. Combinés avec les lampes "VALVES", ils permettent de remplacer sous la forme de petits tubes en aluminium pesant quelques grammes, les lourdes, encombrantes, salissantes et préoccupantes batteries de 80 volts.
- Les HAUT PARLEURS ELECTRODYNAMI-QUES. Ils rendent beaucoup mieux que leurs prédécesseurs ELECTROMAGNETIQUES les diverses fréquences musicales, en particulier les "basses". Nous les utilisons encore aujourd'hui sans modifications notables.
Le succès de cette nouvelle technique annonce la disparition des stations de réception "à batteries" que conservent néanmoins encore quelques années ceux des usagers qui ont fait un lourd investissement.
Les fabricants français ont été surpris. Beaucoup chargés de stocks de pièces détachées périmées ne peuvent supporter les pertes financières et disparaissent. Les plus solides s'adaptent rapidement et concurrencent avantageusement les productions d'outre-Atlantique. DUCRETET unit sa réputation et sa technique avec la puissance financière et industrielle de la Compagnie Française THOMSON HOUSTON. PHILIPS, importante manufacture hollandaise de lampes d'éclairage et de lampes de T.S.F., qui fabrique des récepteurs depuis 1928, installe une usine en France à BOBIGNY. Sa production a du succès. Après entente avec la "RADIOTECHNIQUE", les mêmes appareils conçus à Eindhoven sont fabriqués dans l'usine de Suresnes; toutefois ils sont insérés dans des ébénisteries différentes portant la marque "RADIOLA"...
La forme cathédrale avec le haut-parleur dans la partie supérieure de l'ogive est adoptée assez généralement, sauf pour les petits postes portatifs dits "tous courants". La recherche des stations se fait sur un disque gradué apparaissant dans une très petite fenêtre.
A partir de 1935, l'ébénisterie s'abaisse et s'étend en largeur. D'un côté se trouve le haut-parleur, de l'autre le cadran; une grande fenêtre carrée, rectangulaire ou circulaire. Sur une plaque de verre ou de celluloïd les noms des stations figurent en toutes lettres.
La fabrication de plus en plus industrialisée fait baisser les prix. Bientôt la RADIO va s'installer dans tous les foyers.
Au début de l'année 1935, Radio-Lyon diffuse des émissions expérimentales de TELEVISION, avec le concours de Marc Chauvierre, ingénieur des Etablissements INTEGRA de Boulogne-sur-Seine.
Dans le journal : "Des essais de télévision à radio-Lyon Dans les studios modernes de Radio-Lyon, rue de Marseille, le Directeur, M. Anglade, qui ne recule devant aucune concession au progrès, nous avait conviés, hier matin, à assister à des essais de télévision présentés par l'ingénieur parisien Chauvière. M. Anglade a donc décidé que Radio-Lyon, après une nouvelle mise au point, transmettrait régulièrement des scènes de télévision." |
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Caméra "Flying-spot", système
Chauvierre. Radio-Lyon - 1935 |
Il s'agit encore de "télévision mécanique". La caméra système Chauvierre dite "Flying spot" employait un "disque de Nipkow" équipé de 30 lentilles de verre de 20 mm de diamètre. Une lampe de 500 watts logée dans un boîtier était fixée à l'arrière du disque. Lorsque l'appareil fonctionnait, un fin pinceau lumineux se déplaçant à grande vitesse, de haut en bas par lignes successives éclairait toute la surface de l'image animée à transmettre. La lumière réfléchie par les diverses parties de cette image était captée par quatre cellules photoélectriques placées à l'avant de la caméra. Le signal électrique (VIDEO) ainsi engendré par les cellules était amplifié et transmis à lémetteur.
Bati récepteur de Télévision marque "Intégra" de 1933 avec disque de Nipkow et lampe néon. |
A certaines heures de la journée, les auditeurs fidèles n'entendaient plus la voix des speakers ou la musique, mais des séries de claquements mystérieux. L'amateur passionné remplaçait alors le haut-parleur de son poste récepteur par un dispositif livré contre 1.500 francs par INTEGRA. La pièce la plus apparente était le disque de 35 centimètres de diamètre percé de 30 petits trous carrés disposés en spirale. Par l'intermédiaire d'une courroie de caoutchouc, il était entraîné par un moteur électrique asynchrone. Sa vitesse de rotation devait atteindre 750 tours minute. Le réglage fin de synchronisation se faisait au moyen d'un rhéostat et d'un frein mécanique dont le meilleur était souvent la main de l'opérateur.
Pendant quelques semaines, les "mordus" purent admirer dans un petit écran de 16x24 millimètres ou un grand écran de 24x36 !!, les images transmises par Radio-Lyon. La principale attraction était une jeune femme qui essayait une série de masques de carnaval.
Radio-Lyon disparaît
1940-1952
1940 - La débâcle et les malheurs du pays. Radio-Lyon comme les autres stations françaises, est soumise à la censure. Elle devient directement ou indirectement instrument de propagande. Certains parlent de "Radio-Laval".
1942 - Les Allemands pénètrent en zone dite "libre" le 11 novembre. Cinq brouilleurs sont mis en service à Dardilly. Des émissions à destination des troupes sont diffusées plusieurs fois par jour. Par crainte de sabotages, cinq à six soldats sont détachés en permanence sur le site. Leurs rapports avec le personnel et la population sont corrects. Certains même participent "aux foins".
22 Août 1944 - Avant de quitter la région, chassées par l'armée de Lattre, les troupes
d'occupation sabotent les émetteurs. Radio-Lyon n'est pas épargnée. Les gardiens qui
ont reçu des ordres deviennent agressifs. Ils brisent les isolateurs, les instruments de
mesure, détériorent les collecteurs des génératrices et des commutatrices à coups de
marteau, percent les cuves des transformateurs... puis ils veulent abattre le pylône de
107 mètres, mais manquent de moyens et ne savent pas s'y prendre. L'opération mal menée
risque être dangereuse pour les curieux qui arrivent en particulier des enfants, et pour
les bâtiments. Le chef du matériel, Monsieur Ligier qui en est conscient, va chercher
une clef spéciale de 13 kilos qu'il sait être adaptée pour dévisser l'un des haubans
jusqu'au dernier filet. Le pylône tombe direction nord-est sans dommages pour
lenvironnement ; sauf quelques jardins potagers... si précieux à lépoque.
Après la libération, l'ingénieur en chef, André Jarre s'efforce de tout réparer dans
les meilleurs délais; sorte de signal de revanche envoyé à lennemi. Une antenne
à plusieurs fils (en nappe) est tendue horizontalement entre deux mâts en bois de vingt
mètres de haut. Dardilly fonctionne à nouveau, même si sans son pylône sa portée est
moins grande.
Mais Radio-Lyon fait naufrage. L'émetteur est placé sous séquestre en raison de la
personnalité de son propriétaire principal condamné à mort. En plus une ordonnance
signée à Alger par le Général de Gaulle en Juin 1944, décide que toutes les
installations françaises de radio doivent être prises en charge par le commissaire à
l'information. La station de Dardilly est incorporée au réseau des émetteurs français
de l'Etat. Elle retransmet le "Programme National", "France Culture"
de l'époque, sur 224 mètres - 25 kW. jusqu'en 1952.
Actuellement, le terrain appartiendrait toujours, dit-on à Madame de Chambrun, fille de
Pierre Laval. En suivant la Nationale 7, à peu de distance de La Tour-de-Salvagny, on
découvre les restes de RADIO-LYON. Le portail d'entrée en fer est rongé par la rouille;
malgré les arbres qui ont poussé, on voit le bâtiment principal toujours debout, mais
abandonné, vitrages brisés. Tristes vestiges de la plus ancienne radio privée
régionale de France.
L'EMETTEUR RADIOTELEPHONIQUE
DE "LYON-LA-DOUA"
1923 - 1935
"Ici station de Lyon de l'administration des Postes et Télégraphes; vous allez entendre..." Suivait la diffusion de disques de phonographe. De très rares initiés Lyonnais captent dans leurs écouteurs ces émissions expérimentales tous les matins de 10 h 30 à 11 h 15 depuis le printemps de 1923. L'après-midi à 15 h 30 certains s'intéressent aux cours de la Bourse.
Le poste radiotéléphonique de Lyon a trouvé une petite place dans l'enceinte de l'importante station Radiotélégraphique de La Doua, commune de Villeurbanne. "Il dispose d'une antenne de 2 brins en V. La longueur d'onde est 470 mètres. Six lampes de 250 watts sont employées pour l'amplification et une lampe de même force pour la modulation. La puissance antenne est de 800 watts environ." (La Nature - supplément 14 Juillet 1923). Au début de 1924, "Lyon travaille sur 550 mètres..." La modulation est jugée "assez bonne" par un passionné de la région parisienne. Hélas, la modestie des crédits ne permet pas d'étoffer les programmes.
L'avènement de l'émetteur privé de "Radio-Lyon", le 1er décembre 1924, incite "d'autres Lyonnais" (particuliers, syndicats, constructeurs radioélectriciens, commerçants...) à fonder une association loi de 1901 pour "contribuer au développement et au perfectionnement des émissions radiotéléphoniques du poste de la Doua". "L'association des amis de la Doua" dépose ses statuts à la Préfecture du Rhône le 26 mai 1925. Elle est présidée par Adrien Cheney.
Edouard Herriot, Président du Conseil à l'époque, répondant aux demandes de Pierre Robert, directeur de l'administration des PTT, fait voter des crédits pour la création d'un réseau radiophonique national.
La station d'Etat LYON-LA-DOUA, naît véritablement le 16 mai 1925. Au début, elle retransmet surtout les émissions de l'Ecole Supérieure des PTT (Paris PTT). Les mardis, vendredis et samedis de 17 à 18 heures, on peut entendre l'orchestre de musique de danse du Palace Hôtel. René Duval dans son "Histoire de la Radio en France" apporte les précisions suivantes: "Ce n'est qu'à partir de mai 1929, après le déménagement du studio de l'Hôtel des Postes pour de nouvelles installations au conservatoire, 57, quai Jules Courmont, que Lyon-la-Doua commence à étoffer ses programmes et à développer son équipe. Elle a ses reporters sportifs, Soulignac pour le cyclisme, Heuze pour le tennis, le capitaine Jallois pour l'aviation.
Ses speakers sont Mlle Pacaud et M. L. Bony. Gaston Billet, directeur de l'Harmonie du Rhône, prête son concours pour les émissions d'opéra comique et d'opérette. Jean Witkowski qui partage avec son père la direction de la société des Grands concerts, présente deux émissions hebdomadaires de musique de chambre. Charles Strony, chef d'orchestre de 1'opéra de Lyon, découvre instrumentistes et auteurs inconnus au cours de ses Lundis artistiques. A partir de 1930, Lyon-la-Doua entreprend tout un cycle de transmissions régionales avec la collaboration des groupements touristiques et artistiques locaux des principales villes de sa zone d'écoute". Un reportage fait date dans les annales de Lyon-la-Doua: la "première" radio en direct du sommet du Mont Blanc par Roger Frison-Roche et Alfred Couttet le 15 juin 1932.
Le partenariat, administration des PTT et association gérante élue par les auditeurs plus la modestie des moyens donnait semble-t-il à cette radio un petit côté amateur: "Le décor et le matériel radiophonique du studio étaient des plus élémentaires. Imaginez trois plateaux tourne-disque, deux amplis, un micro, un haut-parleur et 48 disques manipulés par d'anciens employés des PTT, des bricoleurs de la galène ou du microphone à charbon." (Claire Desmaris. TDF Centre Est 1982. )
Les rapports entre les deux stations de T S F lyonnaises n'étaient semble-t-il pas toujours au beau fixe. Lyon-la-Doua devait diffuser parfois des propos un peu acides puisque certains amis de Radio-Lyon la surnommait "La Belle-Mère".
En 1934, Lyon-la-Doua émet sur 463 mètres 15 kW, mais bientôt la région va être équipée d'une véritable Radio de Service Public. Lyon-la-Doua est remplacée par Lyon-Tramoyes en Mars 1935.
Lyon-la-Doua 1934 - Le bâtiment d'émission |
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Lyon-la-Doua 1931 - L'émetteur de 3 kw |
Le plan FERRIE de 1932 prévoyait enfin la constitution d'un réseau national d'émetteurs puissants et de qualité. Un émetteur Ondes Longues devait être capté sur l'ensemble du territoire. Onze émetteurs Ondes Moyennes judicieusement répartis devaient "arroser" confortablement les régions. Sont prévus également l'amélioration des émissions et le renforcement du service informations.
Le 12 octobre 1934, sous l'impulsion de Georges Mandel, ministre des PTT est activée et programmée avec précision la mise en service des nouvelles stations : PARIS, LILLE, LYON, MARSEILLE, NICE, TOULOUSE.
LYON TRAMOYES dans l'Ain, à 18 kilomètres du centre de la ville, pour lequel le premier coup de pioche avait été donné le 29 juillet 1933 était inauguré fin mars 1935.
"La Vie Lyonnaise" du 29 septembre 1934 donne de nombreux détails sur l'installation en cours. Le pylône-antenne a une hauteur de 220 mètres. De section triangulaire de 2 m 75 de côté, il est constitué de 90 tonnes de fers profilés boulonnés ou rivés. Peint en blanc et en rouge il se détache magnifiquement sur le ciel. Il est immobilisé par trois nappes de quatre haubans et repose sur trois blocs de porcelaine qui supportent chacun 60 tonnes. Un vaste et robuste bâtiment aux lignes modernes abrite les installations techniques. Au rez-de-chaussée fonctionnent les appareils d'alimentation en électricité. Le premier étage est consacré à l'émetteur proprement dit d'une puissance de 90 kW pouvant être porté à 120 kW. Un câble "pupinisé" de 7 paires de fils relie Tramoyes au nouveau studio, 47, cours Gambetta à Lyon. Un second bâtiment loge le personnel fixe, un ingénieur, un sous-ingénieur, trois mécaniciens et un concierge. Un petit studio de secours est prévu dans le cas très improbable où toutes les communications seraient coupées avec Lyon.
Nous poursuivons les recherches sur l'histoire de cette station.
Précisons toutefois que TRAMOYES a été gravement saboté fin Août 1944 par les troupes Allemandes d'occupation avant leur départ. La pleine puissance n'a été récupérée qu'en 1947, lorsqu'un nouvel émetteur de 100 kW fut installé par la Compagnie Française Thomson Houston (CFTH). Celui-ci fonctionnait encore en décembre 1995, lorsque les casseurs, chalumeaux en main, sont venus le chercher.
Lyon-Tramoyes Base du pylône |
Lyon-Tramoyes Circuit d'accord 1947 - 1995 |
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Lyon-Tramoyes Détail du pilône |
Lyon-Tramoyes Ligne de liaison |
Plusieurs éléments de cette belle installation ont pu être récupérés et mis dans les réserves du Musée Ampère à Poleymieux. (Etage pilote à quartz 602 kHz. Lampes de puissance TH 104 et TH 102, Grande self et grand condensateur de liaison à l'antenne, composants divers, documentation technique...) Ils seront exposés les 4 et 5 octobre 1997, Maison de la Tour à La Tour de Salvagny.
... les casseurs, chalumeaux en main sont venus ... |
Actuellement LYON TRAMOYES fonctionne toujours - Ondes Moyennes 498 mètres, 603 kHz, 300 kW. Avec le programme "RADIO BLEUE", il fait la joie des anciens.
René Duval - Histoire de la Radio en France - Alain Moreau - 1979
Michel Amoudry - Le Général Ferrié - P.U.G. 1993
Brochure publicitaire RADIO-LYON-EMISSIONS - 1931
T.S.F. Amateurs de Lyon et du Sud-Est - 20 Avril 1936
La Vie Lyonnaise - 20 septembre 1934 - 5 OCTOBRE 1935
La Nature - supplément. 14 juillet 1923 - 17 Janvier 1925 - 18 avril 1925
T.S.F. Moderne - Mai 1924
Elisabeth Deloche - Lémetteur de Radio-Lyon
Claire Desmaris - Petite Histoire d'une Grande Radio - Radio-la-Doua à Lyon - TDF CENTRE-EST 1982
Nous remercions :
Monsieur Marcel Mulet à Lyon pour le témoignage concernant son père et Radio-Lyon en 1931 et 1932.
Monsieur Ligier à Dardilly - pour son témoignage concernant la station de Radio-Lyon pendant la guerre.
Monsieur C. Laupin - Rillieux la Pape - particulièrement pour les photos concernant Radio-Lyon qu'il a bien voulu nous confier.
Merci aussi à :
Monsieur Henri Barbier
Monsieur Jean-Louis Contamine, pour leur aide et toute la documentation apportée.
Monsieur Frédéric Guillien, Monsieur Alexandre Guillien pour le traitement de texte informatique.
J'espère que la lecture de ce document sur la radio à Lyon vous a plu ...
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Télégraphie sans fil, le temps des pionniers
(cette dernière page étant réalisée et logée par mon neveu Frédéric GUILLIEN)
Dernière mise à jour : 07/07/99
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